🎬 Topic CinĂ©ma (Marvel ad nauseam)

le seul que j’ai vu, Broken Rage, en S :mdr:

la filmo Kitano :litter_in_bin_sign:

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Sur ceux que j’ai vus (c’est Ă  dire pratiquement tous jusqu’à Zatoichi et rien aprĂšs), j’aurais le mĂȘme classement sauf inverser Zatoichi et Dolls.

D’accord pour l’aspect ludique et imprĂ©visible, le travail sur le montage assez Ă©vident et ce dĂšs le premier film.
Ça m’a donnĂ© envie de complĂ©ter ma collec de dvd et de me faire une intĂ©grale Ă©galement Ă  l’occasion.

Frenzy : Hitchcock en roue libre Ă  Londres.
Il a un cÎté comico-dérangeant comme Lolita mais version serial killer, ça devrait plaire aux psychopathes du forum.
Mais sinon c’est quand mĂȘme vraiment bien.

Merci :jap:

Je note pour plus tard :jap:

Oui Kitano a un cĂŽtĂ© enfantin, c’est d’ailleurs pour ça que Getting Any est trĂšs bon je trouve, c’est son film le plus enfantin (version subversive et rĂ©fĂ©rencĂ©e Ă  la Dr Slump), un dĂ©lire rĂ©gressif qui va jusqu’au bout de son concept.

D’ailleurs on peut facilement faire le lien avec Tati (et pas seulement pour son rapport à l’enfance ou Kikujiro) mais je ne sais pas si Kitano s’en revendique. Par contre il dit clairement s’inspirer de Godard :chirac: (comme tout le monde).

Sinon, j’ai fini la trilogie Outrage aprĂšs avoir revu les 2 premiers : des films sombres Ă  la fois trĂšs sobres voire minimalistes, et sophistiquĂ©s, des jeux de massacre bien sympa dont les trouĂ©es de violence, parfois trĂšs gores, sont souvent originales et marquantes, et l’humour noir est plein de rage ou de fatalitĂ©. Evidemment loin des meilleurs Kitano (surtout qu’ils sortent aprĂšs le magnifique et raffinĂ© Achille et la tortue), parfois fastidieux, mais ils ont toujours une grande beautĂ© plastique et de mise en scĂšne, un Kitano touchant, une trĂšs belle musique, d’excellents acteurs et il y a une vraie Ă©volution des persos et des thĂšmes au fil des 3 films, qui se reflĂšte jusque dans les scĂšnes de meurtre.

@saladbowl Par contre pour les BR des Kitano, beaucoup ne sont pas sortis en France malheureusement.

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https://x.com/DiscussingFilm/status/1909506328844026146

hollywood :

Broken Rage en S tu trolles
D’accord avec tout le reste (enfin les 8 que j’ai vu lol)
Zatoichi un peu plus bas en vrai, surtout si on a vu les films avec Katsu, le remake de Kitano a un coté vulgaire/brutal qui me déplait.

Kids Return mon préféré de tous

broken rage je me suis marré comme jamais, donc no joke

Résumé

Mais :pepecry:

Et oui, Broken Rage c’est gĂ©nial.

Rien trouvĂ© sur le fait qu’il s’inspire de Godard lol (et j’en vois pas particuliĂšrement de trace dans son cinĂ©, j’ai vu une capture d’écran entre pierrot le fou et jugatsu mais bon c’est juste 2 mecs dans des hautes herbes lol)

Et puis justement je vois aucun rapport entre les 2, godard c’est un pur intellectuel (chiant) avec des films ultra bavards, kitano c’est clairement tout l’inverse, c’est du pur cinĂ©ma

D’ailleurs ce qui est intĂ©ressant chez lui (comme chez Lynch) c’est que ce n’est pas un cinĂ©phile du tout. Au tout dĂ©part il ne savait pas du tout comment faire

Le rapport entre Godard et Kitano, c’est pas dans l’utilisation assez frĂ©quente du jump cut ?
Je suis loin d’ĂȘtre un fanatique de Godard mais il y a aussi, de mĂ©moire, un aspect ludique et pas mal de poĂ©sie.

Et pourtant c’est factuel lol, et c’est dit un peu partout, je ne dis pas n’importe quoi.

Evidemment ce n’est pas sa seule influence, dans une interview des Cahiers pour Takeshis’ par exemple :

Bien sĂ»r, d’autres avant moi ont fait des tentatives comparables mais j’ai essayĂ© de le faire Ă  ma maniĂšre. Avec en tĂȘte deux rĂ©fĂ©rences importantes, l’utilisation du montage par Jean-Luc Godard et la conception de l’image de Federico Fellini.

Avec une rapide recherche, on trouve tout de suite cet hommage Ă  Godard :

Il dit (edit : correction de ma citation) « J’admire beaucoup Godard comme cinĂ©aste, mais il est impossible de l’imiter. Â» et « Godard existe probablement en dehors de la comprĂ©hension Â», ce qui est peut-ĂȘtre le meilleur hommage possible finalement (et ce qui est dit souvent de Godard) :chirac:

Et je ne comprends comment on peut trouver par exemple Pierrot le fou ou A bout de souffle chiants, c’est tout l’opposĂ©, une folie, une originalitĂ© de mise en scĂšne constantes, une violence impromptue, une poĂ©sie enfantine et une joie mĂȘlĂ©e Ă  une tristesse insondable :pepegood: (comme chez Kitano).

Et enfin, je suis bien au courant du parcours de Kitano et du fait que tous les cinĂ©astes ne sont pas cinĂ©philes - ou du moins ne se disent pas cinĂ©philes, ça reste une notion vague - et sont plus ou moins instinctifs, au final osef mais c’est intĂ©ressant de connaĂźtre leurs influences. Et Ă©videmment il a dĂ» voir plus de films aujourd’hui que dans ses dĂ©buts


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Non Kitano ne fait pas de jump cut, le jump cut c’est quand tu dĂ©coupes dans l’action, dans le mouvement. Kitano c’est plus du dĂ©coupage qui fait penser Ă  du manga, oĂč tu ne vois pas l’action, tu vois que son lancement et sa finalitĂ©.

AprĂšs oui l’aspect poĂ©tique/ludique je veux bien en thĂ©orie, mais je trouve ça bien plus essentiel dans la narration de Kitano alors que Godard fait surtout de l’expĂ©rimental pour faire de l’expĂ©rimental, mĂȘme au dĂ©triment de la narration.

Yazu >

AprĂšs qu’il admire Godard peut-ĂȘtre, mais bon dans l’extrait que tu postes dit qu’il a jamais pu le copier, je veux bien le croire parce que justement son cinĂ©ma est Ă  l’opposĂ©. Qu’il s’en inspire pour le concept d’un montage original je veux bien, mais le rĂ©sultat final n’a pas vraiment de rapport

On a dĂ©jĂ  eu la discussion avec Tarantino (edit : qui est Ă©videmment bien plus Ă©loignĂ© de Godard que Kitano) et de toute façon on ne sera pas d’accord sur Godard (je trouve ses films Ă©mouvants en plus d’ĂȘtre expĂ©rimentaux) mais par exemple on peut aussi voir de vraies similitudes entre Pierrot le fou et Sonatine et le titre original Ă©tait mĂȘme « Okinawa Pierrot Â» :chirac:

Effectivement, je n’avais pas perçu cette importante nuance.

Totalement d’accord sur l’expĂ©rimental au dĂ©triment de la narration, c’est pour ça aussi qu’il me barbe souvent le Godard
Beaucoup de bonnes idées empilées les unes sur les autres.
Il fait le brouillon et d’autres rĂ©als viennent piocher pour faire quelque chose qui tienne la route.
C’est comme ça que je le vois mĂȘme si j’aime bien quelques films, les tous premiers surtout.

Pour les intĂ©ressĂ©s, j’ai trouvĂ© l’hommage complet de Kitano Ă  Godard (et corrigĂ© ma premiĂšre citation mais le fond est toujours lĂ ) :

Résumé

Takeshi Kitano : « Godard existe probablement en dehors de la compréhension »

Le Japonais est le crĂ©ateur de Violent Cop (1987), Hana-bi (1997) et L’EtĂ© de Kikujiro (1999), notamment, des films qui ont propulsĂ© ce cinĂ©aste de la violence poĂ©tique au sommet du cinĂ©ma nippon.

« La premiĂšre fois que j’ai vu un film de Godard, c’était sans doute vers 1968, car je me souviens que je flĂąnais dans la ville, aprĂšs ĂȘtre entrĂ© Ă  l’universitĂ©. A cette Ă©poque, au lieu d’aller Ă  la fac, je travaillais dans un jazz-club ou bien je participais de temps en temps aux manifestations des Ă©tudiants sans comprendre tout Ă  fait ce qui se passait, je voulais juste plaire aux filles. C’était A bout de souffle. Je connaissais le titre et je suis entrĂ© dans le cinĂ©ma Ă  l’improviste. Ça a Ă©tĂ© un vrai choc pour moi, car je ne connaissais que des films dont le rĂ©cit Ă©tait chronologique, comme ceux d’Akira Kurosawa, qui ont une construction narrative rĂ©guliĂšre. Tandis que celui-ci avance si librement dans l’histoire, avec un sens si frais du raccord cinĂ©matographique. Ce film appartient au genre du film de voyous, et cela m’a aidĂ© Ă  y entrer facilement.

Ensuite, j’ai dĂ©couvert Pierrot le Fou, Masculin fĂ©minin, La Chinoise et Week-end, qui n’appartiennent plus qu’à l’univers de Godard, qui sont tout simplement faits avec sa propre sensibilitĂ©. Ils sont trĂšs diffĂ©rents du cinĂ©ma d’Akira Kurosawa, que j’adore, mais ils s’en rapprochent par leur croyance si forte dans le pouvoir du cinĂ©ma. Kurosawa s’inspirait du théùtre classique et de la peinture pour construire sa philosophie du cinĂ©ma. Godard, quant Ă  lui, n’essayait pas d’ĂȘtre intellectuellement portĂ© par la vague, il Ă©tait physiquement surfeur. Il Ă©tait d’abord portĂ© par la vague des genres, l’histoire d’amour, le film de mafia, la science-fiction, et puis soudainement il est tombĂ© Ă  la mer, et il a combattu aveuglĂ©ment jusqu’à aujourd’hui. Sans savoir exactement ce qu’il filmait, il voulait tenir jusqu’à la fin, et cela Ă©tait si beau. Cela prouve qu’il Ă©tait un grand et courageux surfeur, Ă  mon avis. Je l’admire comme artiste conscient d’ĂȘtre Ă  l’avant-garde, indiffĂ©rent Ă  la comprĂ©hension d’autrui.

Le MĂ©pris est un de mes films prĂ©fĂ©rĂ©s dans la premiĂšre partie de sa filmographie. Cette fin peu aimable, choquante et mĂ©lodramatique, cette utilisation novatrice du rouge et blanc qui est maintenant imitĂ© inconsciemment par les autres rĂ©alisateurs, c’est lui qui l’a fait pour la premiĂšre fois, et c’est d’autant plus beau qu’il ne savait pas ce qu’il en adviendrait. J’admire beaucoup Godard comme cinĂ©aste, mais il est impossible de l’imiter. On ne peut pas imiter non plus Akira Kurosawa. Et lorsqu’on se reconnaĂźt ni souris ni oiseau, il faut tirer parti du fait d’ĂȘtre une chauve-souris comme dans la fable d’Esope. J’ai eu un moment le sentiment que ne pas comprendre le cinĂ©ma de Godard signifiait que j’étais dĂ©nuĂ© de talent. Et puis, en parlant de ce problĂšme avec un journaliste français, il m’a rĂ©pondu en rigolant que Godard Ă©tait gĂ©nial, mais que lui non plus ne le comprenait pas. Cela veut dire que Godard existe probablement en dehors de la comprĂ©hension.

Pour mon prochain film, je compte m’éloigner de Kurosawa et de Godard, et faire quelque chose dans le style d’une bande dessinĂ©e rĂ©aliste, ou dans l’esprit de Sam Peckinpah, mais je pense que leur influence se perpĂ©tuera inconsciemment, et qu’au final ce sera quelque chose de diffĂ©rent de ce qui Ă©tait prĂ©vu. Pour Violent Cop, je comptais faire un film Ă  la Die Hard, mais il en est finalement ressorti autre chose. Quand on fait un film, on ne peut pas s’éloigner de son instinct, de son dĂ©sir fondamental. Godard fait des films qui sont incomprĂ©hensibles, qui Ă©garent les gens, mais en fait il ne suit que son instinct de surfeur. Il ne cĂšde rien Ă  la raison commerciale ni Ă  la popularitĂ©. Dans ce sens, Godard et Kurosawa ont toujours regardĂ© dans la mĂȘme direction. » Traduit du japonais par Abi Sakamoto

Bel hommage :chirac:

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L’affiche du prochain western « politique et horrifique Â» d’Ari Aster :

Pedro il va lever le pied Ă  un moment ?